Histoire et Patrimoine

À l’époque carolingienne, Marnay est le siège d’une « villa » dépendant de l’abbaye de Nouaillé. En pleine période médiévale, Marnay relève des seigneuries de Gençay et de Château-Larcher. Son église Saint-Pierre-de-la-Celle, mentionnée au XIe siècle, est liée au prieuré de Château-Larcher. Les fiefs de Valenfray, des Haute et Basse Vergne, propriété au début du XVe siècle de Guillaume Taveau, héritier par sa femme de Morthemer et de ses dépendances, passent à la fin du XVIe siècle à une famille de bourgeois poitevins, la famille Boynet. Celle-ci, par ses achats, « unifie » la paroisse, peut se parer après un long procès du titre de seigneurs de Marnay et offre sans doute en 1647 le tableau de l’église Le Baptême du Christ. D’autres maisons nobles, la Voûte, le Gué, la Pouzinière, le Peu, le Colombier, Boiscoursier et Maugué se partagent le sol de la paroisse.
 
Au début du XVIIIe siècle, une famille de notaires poitevins, les de Cressac, achète La Troussaye et le Vieux Marnay. En 1785, elle domine Marnay qui comprend alors 180 feux. La paroisse relève de l’élection et généralité de Poitiers, de l’évêché de Poitiers et de l’archiprêtré de Lusignan. Son sol, mis en valeur par une majorité de métayers, produit des céréales, de la vigne mais reste encore fortement couvert de brandes. Trois foires rythment la vie agricole. Devenue commune en 1790, Marnay voit sa vie se modifier peu à peu au siècle suivant : les défrichements progressent. Une filature s’installe en 1836 au moulin de La Jarrige, ancien moulin à foulon et fonctionne pendant environ 70 ans. Son école, apparue vers 1750, est assurée à partir de 1833 par les Frères de Saint-Gabriel, puis, en 1880, par un instituteur laïc. La municipalité, aux mains de la famille de Cressac, héritière des Boynet, passe à ce moment-là à l’opposition républicaine. Au XXe siècle, elle retrouve les rênes de la commune. Marnay bénéficie d’une amélioration sensible du réseau routier (élargissement des routes, construction d’un pont) et est desservie de 1895 à 1932 par le chemin de fer (ligne Châtellerault-Bouresse).
Extrait du Dictionnaire des communes et pays de la Vienne dirigé par Dominique Guillement - 2003 Geste éditions - 385 p. - page 205

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 la fin du Moyen Âge, l'organisation de la paroisse de Marnay est en grande partie celle de la commune de Marnay.
La principale voie de communication est la grande route Poitiers, La Voûte, Féraboeuf et Champagné, avec un pont à péage, probablement situé à l'actuel pont de Trancart. Une autre voie importante coupe cette dernière aux environs de la fontaine de Genouse, c'est le grand chemin de Vivonne à Gençay qui suit le plateau sur la rive gauche de la Clouère. Une autre route joignait Château-Larcher à Saint-Maurice « tenant d'une part aux courtillages du dit village de La Terrière et d'autre part au chemin tendant de Chastelachair à Saint Maurice de Gençay... ». Il n'existait pas de pont à Gençay et l'accès se faisait par le gué de Saint-Maurice. Un des rares ponts pour la traversée de la Clouère était situé sur la paroisse de Marnay, ce pont existait au moins en 1500, il était construit entre Le Gué et La Touche. Par contre, il n'existait pas de pont dans le bourg de Marnay, un simple passage à gué reliait le moulin de Pied-Follet au bourg et de là partait un chemin vers Champagné.
En ce qui concerne les moulins, nous venons de parler de celui de Pied-Follet. Il en existait d'autres plus anciens. Celui du Vieux-Marnay vers 1150 au moins, celui de Cluzette, à l'époque moulin de l'Escluzette, aussi ancien, le moulin de la Vergne, dit « moulin de Charzay » et enfin un autre appelé « moulin du Breuil » qui aurait pu être celui qui a été nommé plus tard « moulin de Trancard » car cette dernière appellation n'apparaît nulle part dans les textes antérieurs à 1550.
(Extrait de l'Histoire de Marnay de Paul Renaudin et Vivre à Marnay)